Les caillebotis, ces espèces de grillages en bois, font partie des choses difficiles à réaliser en modélisme naval. Et pourtant !... En principe, les lattes constituant un caillebotis sont de section carrée, assemblées à mi-bois avec la rangée de lattes perpendiculaires. Grandeur nature, si c’est pour votre bateau, une cloison de confessionnal ou un paillasson de salle de bain, avec des tasseaux de 3x3 cm, ce n’est déjà pas évident à réaliser à la main tant la précision est indispensable à la bonne réussite de l’objet. En modélisme, ce qu’on vend dans le commerce ne correspond souvent même pas à la réalité, puisque les trous doivent avoir la même dimension que la section des lattes. On trouve en sachet, à assembler, des fines découpes en buis, mais ces lattes, mises sur chant, ont une épaisseur de 1 mm pour des trous de 1 à 4 mm suivant le modèle acheté. Dans ce cas, seuls les caillebotis avec les trous de 1 mm seront acceptables. Mais on est alors +/- à l’échelle 1/50e. Si on n’est pas équipé d’un outillage super précis, si on n’est pas doué pour le travail fin, il faudra se résigner à ces caillebotis non réalistes pour les échelles courantes de nos vieux gréements, soit le 1/20e, 1/15e ou 1/10e. Et pourtant !... Différentes techniques ont été imaginées par certains modélistes pour faciliter la fameuse découpe à mi-bois, des astuces diverses ou des gabarits précis aidant à la réalisation qui reste malgré tout difficile ou délicate. Et pourtant !... Et pourtant, c’est en étudiant toutes ces méthodes et astuces que j’ai imaginé un truc tout simple, qui permet à tous même les débutants d’obtenir des caillebotis parfaits sans autre outillage qu’une simple scie à chantourner à main (ou électrique), du papier de verre (à main ou sur ponceuse) et de la colle cyano fluide. Bien mieux, on réalise deux caillebotis à la fois, un dans chaque sens si on les fabrique rectangulaires (les longues lattes apparentes dans un caillebotis sont toujours placées dans le sens de la proue à la poupe). Le bois utilisé ne doit même pas être à fin grain - buis, noyer ou poirier - le truc fonctionne aussi très bien avec du balsa ou n’importe quel bois fibreux, ...même avec des allumettes ! Bien sûr, il y a une astuce, et mes caillebotis ne sont absolument pas conformes à la réalité, MAIS CELA NE SE VOIT PAS. Ok, j’explique : réalisation de deux caillebotis de 40x58 mm en mailles 3x3 un morceau de carton Bristol deux baguettes (en noyer...ou en balsa) 3x3x100 de la colle cyano fluide une scie à chantourner une ponceuse Pour illustrer cet article, j’ai utilisé du balsa. Sur une feuille de Bristol, je colle une première baguette 3x3 de 10 cm. Je dispose 7 baguettes les unes à côté des autres, sans les coller, mais en intercalant entre chacune d’elles deux entretoises 3x3x20 mm posées verticalement, toujours sans rien coller. Je serre bien, puis je colle uniquement la 7e baguette au Bristol. J’obtiens donc un rectangle de 10x3,9 cm, puisque j’ai 7 lattes de 3 mm et six entretoises intercalaires de 3 mm. Maintenant, je colle une baguette 3x3x50 mm, perpendiculairement couchée sur les lattes, à une extrémité du rectangle. J’intercale des baguette 3x3x50 cm entre chaque entretoise verticale, puis j’insère toutes les entretoises verticales manquantes. Je dispose ainsi 9 lattes bien serrées en ne collant que la dernière. Si j’arrête à ce stade, j’obtiendrais au final deux caillebotis... mais en utilisant des entretoises verticales plus longues, je pourrais continuer à superposer les couches.
Seules 4 lattes ont été collées entre elles et/ou au Bristol, et l’ensemble doit être réaligné soigneusement, toutes les entretoises devant être rigoureusement verticales, parallèles et équidistantes. Si je continue à ajouter des couches (donc avec des entretoises verticales plus longues), les alignements sont bien plus faciles à assurer (voir première photo de la colonne de droite) Quand tout est prêt, j’arrose l’ensemble avec la cyano fluide qui va s’insinuer partout. Il en faut vraiment beaucoup, car il est primordial de s’assurer que tout est bien collé ensemble. J’utilise de la colle de marque ZAP, conditionnée en flacons de 28 ou de 56 g. Achetée en magasins de modélisme, le prix n’est pas trop élevé : moins de 10 € pour 56g (contre 4 ou 5 € pour 2 ou 3g en magasin de bricolage) Le dégagement de fumée lors de cette opération est importante, fumée qui prend à la gorge et aux yeux. Il est prudent de faire ça en extérieur et sur une surface dure (vieux carrelage par exemple)
Maintenant, je sépare les deux couches en sciant entre les lattes de 10 cm et les lattes de 5 cm, donc sur l’épaisseur de la "gaufre".
Il faut scier sur l’épaisseur de la "gaufre"
Ce montage va me permettre d’obtenir après sciage 7 caillebotis, 4 dans un sens et 3 dans l’autre |
Forcément, la lame ne passera pas exactement entre les couches, mais ce n’est pas grave puisque le ponçage va maintenant lisser la couche visible du caillebotis et supprimer le voile de colle ou de papier qui ferme peut-être les trous par endroit.
Voilà, c’est terminé. Il reste à assembler le caillebotis dans un cadre et à l’installer sur le pont. Si le cailleboti doit suivre le bouge du pont, il suffira de le poncer en arrondi ! |